ils ont nourri les méninges d'un vocabulaire fleuri et irrigué les gosiers d'un nectar du meilleur cru. Le chanteur/conteur PETREK déguste les mots avec gourmandise. Il les assaisonne avec sa sauce poétique, les pimente d'une facécieuse rhétorique pour les assembler en de réjouissantes fables culinaires. A la manière d'un monsieur De La Fontaine, ,le joyeux bougre et réussit à donner vie, paroles et même appétit sexuel au contenu des assiètes. De quoi éveiller autant les pupilles que les papilles, comme cette histoire un brin cochonne d'un jambon et d'une endive qui fait jaser tout le gratin avant que l'improbable union ne soit bénie par l'abbé Chamel.
il est aussi question d'une pomme de terre en robe de chambre sautée par un bel oignon sans assistance du Gingembre. Ou encore d'une aubergine tout émoustillée de vodka attirée par un caviar sur canapé. Allons bon ! L'ode au vin célébrée par le même PETREK commence à se distiller dans les méninges alanguies. Et qu'importe que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein, du moment qu'il en reste dans la bouteille. PETREK a raisonnablement décidé d'arrêter l'alcool. Il ne boit plus que du...vin! Sage résolution tant le joli vin modeste fait soudain surgir au coin du bar la silhouette bonhomme d'un Carmet dissertant avec son pote René Fallet. Des brêves de comptoir pour dire que le vin c'est toujours une question d'émotion de l'instant. Et puis PETREK de reprendre sa guitare pour nous offri rMémére, le superbe texte de Bernard DYMET.
Michel SIMON offre sa tournée générale: "Mémère tu te souviens des p'tits dibolos menthe, des bouteilles de mousseux du 14 Juillet..." Cette fois, ça prend directement aux tripes, ça donne des frissons. Il est des soirées comme ça où, dans le quartier de la gare, à la faveur de trois ou quatre chansons, de quelques textes et d'un ou deux canons, les trains à vapeur enivrante nous font voyager dans le temps, sans soucis de véritable terminus." A.L